Les compétences sont au cœur des entreprises et de leur stratégie. Elles viennent répondre à plusieurs enjeux tous reliés entre eux : accompagnement des clients dans leurs besoins, compétitivité, employabilité, évolutions, adaptation, valorisation des expertises, nouvelles solutions, attraction et fidélisation des talents, marque employeur, améliorations, innovation, etc.

Quelles sont les compétences clés qui nous permettront alors de continuer à évoluer au sein du monde du travail de demain ?

Compétences techniques et « soft skills »

Les compétences se construisent et se mobilisent au fur et à mesure de notre parcours professionnel. Elles se dessinent et s’initient lors de notre formation initiale, puis petit à petit, elles grandissent, s’affirment, se consolident et se développent au fur et à mesure de nos expériences.

Longtemps identifiées comme prioritaires, les compétences techniques, procédurales et/ou technologiques – dites « hard skills » – sont importantes. On constate néanmoins qu’elles ne sont aujourd’hui pas le seul gage de performance.

Les compétences comportementales, personnelles et sociales, dites « Soft Skills » – viennent en totale complémentarité aux compétences techniques.

S’il existe une certaine liste de soft skills considérés comme indispensables (confiance en soi, empathie, créativité, coopération, collaboration, agilité, leadership, assertivité, …), on peut noter qu’il existe 5 grandes familles de compétences mettant au centre du processus d’acquisition : les émotions.

Une invitation à l’apprentissage socio-émotionnel

« Maîtriser nos émotions pour améliorer nos compétences personnelles et sociales » *

Voici les 5 grande familles de compétences clés de l’intelligence émotionnelle*, qui améliorent nos compétences personnelles et sociales, selon Daniel Goleman.

Développer son intelligence émotionnelle c’est aussi améliorer directement son intelligence relationnelle.

  • La conscience de soi : Cela commence par la compréhension de soi-même : « Je suis plus conscient, capable d’accueillir mes émotions, de comprendre et de répondre à mes besoins, et donc plus enclin à comprendre ceux des autres ».
  • La maîtrise de soi : « J’apprends à réajuster mes comportements, à gérer, canaliser mes émotions lorsque nécessaire, pour interagir plus efficacement. »
  • L’empathie : « J’apprends à écouter, à prendre en considération l’autre sans aucun filtre et sans aucun jugement. J’accompagne aussi l’autre à prendre conscience de ses besoins et à les formuler. »
  • La communication : Coopération & collaboration : La communication englobe également beaucoup de choses : notre capacité à dire les choses, à les formuler et reformuler si nécessaire, à faire passer les bons messages. Notre capacité à recevoir du feed-back, à apprendre de soi-même et des autres, par soi-même et par les autres. Notre capacité à gérer des communications, relations, arguments, négociations, conflits, à créer des réseaux, à coopérer, à collaborer, à coconstruire.
  • La motivation : Il sera important de continuer à nourrir sa motivation intrinsèque, se projeter, trouver du sens, pour permettre de créer, innover, interagir, servir, écouter…Cette motivation sera la clé de tout engagement dans son travail et quel que soit le domaine.

Au cœur du développement des compétences : l’introspection

Toutes ces compétences ont en commun un pilier : une capacité à l’introspection. L’introspection peut être un exercice difficile, parce qu’il s’agit de remettre et se remettre en question. Parfois, il s’agit d’aller vraiment en profondeur, d’identifier ses croyances, ses schémas, ses blocages qui peuvent nous amener des résultats que parfois nous ne voulons pas ou plus.

Une fois identifiés, il va ensuite falloir les déconstruire, pour en créer potentiellement de nouveaux. Déconstruire, c’est aussi laisser derrière soi une partie de soi. Accepter de garder ce qui nous veut du bien et s’alléger de ce qui nous empêche d’avancer.

L’égo et le mental nous invitent souvent à revenir à nos anciens schémas, parce qu’ils rassurent, parce qu’ils sont connus et qu’ils sont bien ancrés dans chacun de nos comportements que l’on a pu consolider tout au long de notre vie.

L’introspection peut déranger, touche à notre relation aux autres et surtout à notre relation à nous-mêmes… Entamer un travail d’introspection revient à se questionner et quelque part s’interroger sur « quelle problématique est-ce que je souhaite résoudre ? ». Cela revient également à prendre du recul, mettre les choses en perspective pour comprendre que la problématique n’est pas « nous » en tant que personne, mais bel et bien souvent dans la manière que nous avons d’accueillir et de réagir à une situation donnée, à un instant donné.

L’introspection nous invite à s’opposer à nos certitudes, sans pour autant les renier complètement. Un juste équilibre entre une affirmation de soi et l’accueil de l’autre.

Une des conséquences directes à mieux se connaître est le développement de sa confiance en soi et de sa sécurité intérieure. C’est ce qui développe également une meilleure capacité à travailler en coopération et en collaboration.

« Inviter notre humanité au travail »

La séparation du monde professionnel et personnel est en réalité une illusion. Notre travail fait partie intégrante de notre vie. Si l’on peut identifier certains « codes » à respecter, l’authenticité s’invite de plus en plus dans notre quotidien et amène davantage de relations saines et de confiance, synonymes aussi d’efficacité et de pérennité.

Faire entrer notre humanité au travail commence par prendre conscience et accueillir ses émotions. Ce qui représente déjà en soi une certaine intelligence émotionnelle.

« J’accueille, j’analyse, je comprends, j’accepte, j’adapte »

Il ne s’agit pas d’effectuer ce travail à chaque fois mais le plus souvent possible, notamment lorsque des tensions, des émotions désagréables se présentent de manière (trop) récurrente et nous amènent jusqu’à un certain malaise / mal-être. Lorsque ces malaises nous empêchent d’avancer et de concrétiser nos objectifs personnels et/ou professionnels, c’est qu’il est peut-être temps de modifier quelques comportements et générer de nouvelles émotions plus positives.

Attention cependant à ne pas renier, étouffer ses émotions, même si désagréables. Elles sont en général porteuses d’un message, d’une précieuse indication pour nous réorienter vers une meilleure direction, que ce soit individuellement ou collectivement.